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Le meilleur

Robert Redford a soigné son retour au cinéma. Hors caméra, il est déjà très attentif à son image en se montrant écologique et nostalgique de l’Ouest sauvage américain. Derrière la caméra, il réalise un film très différent de sa propre mythologie d’acteur : un drame psychologique en demi-teinte et très bourgeois sur… «Des gens comme les autres». Et, surtout, Redford se fait rare. On ne l’avait pas vu depuis «Brubaker» de Stuart Rosenberg, en 1979. Là, il nous revient plus charismatique, plus dents blanches et cheveux blonds que jamais. Derrière le destin pas ordinaire de ce champion de base-ball frappé dans son ascension et faisant un retour fulgurant après un long purgatoire, se cache une fable magique. Redford le joueur de base-ball est une sorte de Lancelot moderne… de chevalier du stade ! Barry Levinson — sans doute pour échapper au côté cucul de son succès story sportive — en a fait une épopée magique. Redford, armé d’une batte frappée par la foudre, bondit et triomphe pendant que, dans l’ombre, un triumvirat maléfique organise sa perte. Redford est pris entre deux femmes : la castratrice (la blonde et belle Kim Bassinger) et l’ange salvateur (l’étonnante et rayonnante Glenn Close). Si le film n’avait pas eu cette dimension mythique, les séquences de base-ball (jeu auquel le quidam français ne comprend strictement rien !) serait d’un ennui mortel. Là, par ce prisme magique voire même métaphysique, elles deviennent passionnantes. Car tout un réseau de forces invisibles entre en jeu… jusqu’à la fulgurante (au sens propre du terme !) apothéose finale.

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